Fernande
Après quelques mois de médiocrité littéraire, je suis tombée sur un livre qui m’enchante :
portrait de Picasso en jeune homme
Norman Mailer a écrit une biographie passionnante des premières années de Picasso, bien écrite, vivante, drôle, captivante.
Loin d’être une hagiographie, on y voit les débuts difficiles, l’extrême pauvreté du peintre, les conditions de vie et le bouillonnement intellectuel de l’époque, le tout en s’appuyant sur des témoignages de divers proches, dont l’incroyable Fernande Olivier.
Cette princesse au petit pois n’avait aucune fortune, aucune capacité ni même velléité à la vie quotidienne et passait son temps allongée sur le canapé à lire des romans, tandis que le futur plus grand peintre du siècle balayait l’atelier dans lequel ils vivaient ( et qui au passage étaient d’une saleté phénoménale) , faisait les courses et peignait jusque tard dans la nuit pour rapporter l’argent du ménage !
(ui je sais c'estfait a la va vite et salement, mais c'est un hommage à l'esprit de fernande)Voici le témoignage rapporté de la fille de Matisse :
« plus de cinquante ans, elle s’en souvenait encore… l’extraordinaire beauté de Fernande et sa façon de présenter le sucre pour leur café – elle s’était dirigée vers une armoire, en avait pris une poignée et l’avait posé directement sur la table dégoutante, là où il y avait de la place… »
Cette femme est mon héroïne.